Unique en son genre dans le pays, le Musée des cultures contemporaines Adama Toungara, MuCAT, met en lumière les artistes ivoiriens. Et réussit son pari : les habitants de la commune abidjanaise se le sont approprié.
La cohue du rond-point de la Mairie-d’Abobo, l’une des communes les plus peuplées du district d’Abidjan, a fait place depuis la mi-janvier à un énorme chantier. Des ouvriers s’activent à construire un échangeur, qui fait partie du Plan d’urgence pour la commune d’Abobo (Puca), engagé en 2017 par l’ancien Premier ministre Amadou Gon Coulibaly. Depuis, plusieurs projets d’infrastructures, d’aménagement et de sécurisation ont été programmés pour redynamiser la commune et redorer son image.
Autour du même rond-point, en face de la mairie, un bâtiment gris foncé tranche avec les lieux. Sur sa façade, une inscription en lettres blanches : Musée des cultures contemporaines Adama-Toungara (MuCAT). Bâti sur une superficie de 3 500 m2 et imaginé par l’architecte ivoirien Issa Diabaté, le MuCAT porte bien la marque de fabrique de son concepteur : un intérieur épuré, une lumière et une aération naturelles – grâce à des ouvertures et de grandes surfaces vitrées –, et de la verdure.
Tordre le cou aux préjugés
Dès le hall d’entrée, le visiteur est accueilli par l’imposante sculpture Les Trois Âges de la Côte d’Ivoire, créée en 1972 par le plasticien Christian Lattier. C’est tout un symbole. Après avoir été retirée de l’aéroport Félix-Houphouët-Boigny en 2001, au moment de ses travaux de rénovation, cette œuvre ne sera installée au MuCAT qu’en 2021, après sa restauration, à laquelle a contribué la fondation Toungara pour l’art et la culture.